https://fr.wikipedia.org/wiki/Christian_Estrosi

Biographie

Date de naissance 1er juillet 1955 (64 ans)
Lieu de naissance Nice (Alpes-Maritimes, France)
Nationalité française
Parti politique RPR (jusqu'en 2002), UMP (2002-2015), LR (depuis 2015)
Conjoint Dominique Sassone (divorcés), Laura Tenoudji (depuis 2016)
Profession Pilote motocycliste
Résidence Nice

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Christian Estrosi, né le 1er juillet 1955 à Nice, est un sportif motocycliste et homme politique français, membre du parti Les Républicains.

Ancien président du conseil général des Alpes-Maritimes, membre de plusieurs gouvernements, député pour les Alpes-Maritimes, président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, il est président de la métropole Nice Côte d'Azur depuis 2012 et maire de Nice de 2008 à 2016 puis à nouveau depuis 2017.

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Famille et vie privée

Christian Estrosi, fils d’un immigrant italien, débute d'abord comme pilote de grand prix motocycliste (quatre fois champion de France entre 1974 et 1979, et vainqueur de deux épreuves mondiales 750 cm3 au Circuit de Dijon-Prenois, en 1976 et 1977), carrière pour laquelle il abandonne le lycée : il n'a donc pas le baccalauréat, ce qui lui vaudra plus tard le surnom de « motodidacte », donné par ses adversaires.

Il est divorcé de Dominique Sassone, fille de Jean Sassone (1931-2006, adjoint au maire de Nice de 1977 à 1995) et sénatrice depuis 2014. Il est en couple depuis début 2016 avec Laura Tenoudji, chroniqueuse dans l'émission Télématin sur France 2 qu'il a épousée le 12 novembre 2016 à Nice

De son premier mariage, il a deux filles, Laetitia et Laura, nées en 1985 et 1988. L'annonce de la grossesse de sa deuxième épouse, Laura Tenoudji paraît dans les médias le 9 mai 2017. Le 5 août 2017, elle donne naissance à une fille, prénommée Bianca

Carrière professionnelle

Après une carrière sportive, il devient concessionnaire de la marque japonaise Kawasaki dans son magasin de la rue Caïs-de-Pierlas à Nice

Parcours politique

Débuts

Avec l’appui du maire de Nice de l'époque, Jacques Médecin, il se lance dans la politique. Il est élu en 1983 conseiller municipal de Nice. Il devient alors l'adjoint aux sports de Jacques Médecin. En 1989, il est élu à la tête du comité départemental de la fédération RPR des Alpes-Maritimes.

Il appartient à la Grande Loge nationale française (GLNF) de 1983 à 1988

Député pour les Alpes-Maritimes

En 1988, il est élu député dans la cinquième circonscription des Alpes-Maritimes (Nice–Montagne) après avoir battu au second tour Jean-Hugues Colonna (PS).

Il est élu en 1993 dans une autre circonscription, la deuxième circonscription des Alpes-Maritimes (Nice centre). Le 16 décembre 1993, le Conseil constitutionnel annule le scrutin, et déclare inéligible Christian Estrosi pour une déclaration des comptes de campagne considérée comme frauduleuse, ce dernier n'ayant pas déclaré des dépenses supportées par l'association « Les Amis de Christian Estrosi » durant la campagne. Il retrouve son siège de député pour la 5e circonscription en 1997 et est réélu en 2002.

Christian Estrosi a été rapporteur en 2002 et 2003 à l'Assemblée nationale des lois sur la sécurité intérieure. À ce titre, il est auteur d'un amendement pérennisant les dispositions des articles 29, 30 et 31 de la loi sur la sécurité quotidienne du 15 novembre 2001, adoptée à la suite des attentats du 11 septembre 2001. Ces dispositions destinées à la lutte anti-terroriste devaient prendre fin initialement le 31 décembre 2003. Il est rapporteur, en 2009, de la loi sur les violences en bande.

Le 10 juin 2007, il est réélu député dans la 5e circonscription des Alpes-Maritimes en obtenant 60,08 % des voix dès le premier tour de l'élection législative. À la faveur de la démission de son suppléant, Charles-Ange Ginésy, le 1er avril, il est réélu député, le 25 mai 2008, avec 69,37 % des voix au second tour après une participation insuffisante au premier pour assurer son élection directe. Il est réélu en 2012. Le 29 mars 2016, il démissionne de l'Assemblée nationale

Président du conseil général des Alpes-Maritimes

En 1985, élu dans le canton de Nice 8, il entre au conseil général des Alpes-Maritimes.

Christian Estrosi est élu conseiller général dans le canton de Saint-Étienne-de-Tinée en 2001, avec plus de 80 % des voix dès le premier tour. Dans la foulée, il est élu premier vice-président du conseil général des Alpes-Maritimes. Le 18 septembre 2003, à la suite de la démission de Charles Ginésy, Christian Estrosi est élu président du conseil général des Alpes-Maritimes. Il est réélu à la tête de l'assemblée départementale en mars 2004, à l'issue des élections cantonales.

Le 20 mars 2008, il est réélu président du conseil général des Alpes-Maritimes. Il peut cumuler durant un certain temps les fonctions de président du conseil général et de maire de Nice en raison d'un recours en annulation déposé devant le tribunal administratif de Nice contre son élection par le Parti radical de gauche, à l'occasion du premier tour des élections municipales

Christian Estrosi démissionne finalement de la présidence du conseil général des Alpes-Maritimes le 14 décembre 2008, après cinq années passées à la tête de l'exécutif départemental. Éric Ciotti, lui succède le 18 décembre 200815. Frappé par les règles sur la limitation du cumul des mandats, après la validation définitive des résultats des élections municipales de Nice par le Conseil d'État, Christian Estrosi démissionne de son mandat de conseiller général des Alpes-Maritimes le 11 juin 2009

Membre des gouvernements Villepin et Fillon

Le 2 juin 2005, il est nommé ministre délégué à l'Aménagement du territoire auprès du ministre d'État, ministre de l'Intérieur et de l'Aménagement du territoire, Nicolas Sarkozy, dans le gouvernement Dominique de Villepin. Dès sa nomination, il se saisit des dossiers des pôles de compétitivité, puis des pôles d'excellence rurale. Dans un souci d'équité envers l'ensemble du territoire, Christian Estrosi s'est engagé à ce que 100 % des communes françaises aient accès au haut débit, à la téléphonie mobile, mais aussi à la télévision numérique. Pendant les derniers mois de sa fonction, il prend position en faveur du ferroutage et du transport fluvial.

Du 19 juin 2007 au 17 mars 2008, il est secrétaire d'État chargé de l'Outre-mer auprès du ministre de l'Intérieur, de l'Outre-mer et des Collectivités territoriales, Michèle Alliot-Marie, dans le gouvernement François Fillon II. En tant que membre du gouvernement chargé de l'Outre-mer, il dut s'excuser pour avoir loué un jet privé pour un montant de 138 000 euros afin de se rendre aux États-Unis au lieu d'utiliser une ligne régulière. De plus, après avoir fait adopter une loi censée mettre un terme à l'instabilité politique chronique en Polynésie française, celle-ci s'est révélée inefficace[réf. nécessaire]. Ses détracteurs pointent alors le manque de dialogue avec les élus ultra-marins concernés.

Suivant la promesse faite lors de la campagne de l'élection municipale de Nice, il démissionne de ce portefeuille ministériel le 17 mars 2008 pour se consacrer à plein temps à son poste de maire

Le 23 juin 2009, Christian Estrosi revient néanmoins au gouvernement Fillon II en qualité de ministre auprès de la ministre de l’Économie, de l’Industrie et de l’Emploi, chargé de l’Industrie. Le 14 novembre 2010, il est remplacé à ce poste par Éric Besson, à l'occasion de la nomination du gouvernement Fillon III.

Maire de Nice et président de structures intercommunales

Le 21 octobre 2007, il annonce être candidat à la mairie de Nice, dont la gestion par le sénateur UMP Jacques Peyrat est contestée. Durant la campagne, il affirme souhaiter que la gestion de la ville devienne « plus honnête et plus transparente », reprenant en cela un discours partagé par la plupart des candidats. Au second tour du scrutin municipal, le 16 mars 2008, il arrive en tête avec 41,33 % des suffrages, dans une triangulaire face au candidat de gauche Patrick Allemand (PS, 33,17 %), et au maire sortant, Jacques Peyrat (DVD, 25,50 %). Il est officiellement élu maire de Nice par le nouveau conseil municipal le 21 mars 2008.

Le 18 avril 2008, il est élu président de la communauté d'agglomération Nice-Côte d'Azur (CANCA), devenue, fin 2008, communauté urbaine Nice Côte d'Azur (NCA). Le 9 janvier 2012, Christian Estrosi est élu président de la métropole Nice Côte d'Azur, structure résultant de la fusion de la NCA avec trois communautés de communes des Alpes-Maritimes

Candidat à un nouveau mandat de maire de Nice, sa liste arrive en tête au second tour des élections municipales, le 30 mars 2014, à l'issue d'une quadrangulaire, devançant celle de la candidate du FN et celle du candidat de la gauche et candidat DVD. Christian Estrosi est réélu maire de Nice par le nouveau conseil municipal le 4 avril 2014.

En février 2016, la chambre régionale des comptes de Provence-Alpes-Côte d'Azur rend public un rapport critique de la gestion de la ville par le maire depuis 2008. Celui-ci pointe la situation financière « préoccupante » de Nice, dont la dette est passée en huit ans de 367 millions d'euros à plus de 500 millions d'euros et qui présente « plusieurs irrégularités » s'agissant de la gestion des ressources humaines, notamment concernant le temps de travail réellement effectué par les agents communaux. Elle pointe également des primes versées en toute irrégularité et la mauvaise gestion financière de l'Opéra municipal

Afin de respecter la nouvelle loi sur le cumul des mandats, il démissionne de celui de maire de Nice, et échange son poste avec son premier adjoint Philippe Pradal

Responsabilités à l'UMP et aux Républicains

Christian Estrosi occupe de multiples fonctions au sein de l'UMP dès la fondation de celle-ci : conseiller politique de l'UMP de 2002 à 2005, secrétaire national de l'UMP chargé des Fédérations de 2004 à 2005, secrétaire général adjoint de l'UMP du 30 juin 2008 au 24 janvier 2009, président départemental de la fédération UMP des Alpes-Maritimes depuis 2002, conseiller politique de l'UMP depuis 2009.

À l'occasion du congrès de novembre 2012, il soutient la candidature de François Fillon. En janvier 2013, dans le cadre de la direction « partagée » entre Jean-François Copé et François Fillon, il devient vice-président de l’UMP avec cinq autres personnalités du parti, en plus du vice-président délégué Luc Chatel, en poste depuis novembre 2012.

Le 4 décembre 2014, Christian Estrosi est nommé, par le nouveau président de l'UMP, Nicolas Sarkozy, président de la Commission nationale d'investitures30. Il est remplacé en novembre 2016 par Jean-François Lamour.

Il soutient Nicolas Sarkozy pour la primaire présidentielle des Républicains de 2016, après avoir critiqué sa stratégie à l'égard du FN lors des élections régionales de 2015. Le 29 août, il est nommé porte-parole sur les questions économiques. Il soutient timidement François Fillon lors du second tour. Par la suite, son attitude ambivalente à l'égard de Fillon (il critique notamment la place du mouvement Sens commun au sein de LR) lui vaut les huées des militants. En avril 2017, Le Parisien indique que Christian Estrosi a rencontré « discrètement » le chef des investitures d’En Marche en vue des élections législatives

Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur

De 1992 à 2002, il est conseiller régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur. En mars 1998, après avoir été six ans premier vice-président du conseil régional, il tente d'empêcher l'élection d'un président de région socialiste par un accord avec le Front national local. Jean-Marie Le Chevallier, alors maire FN de Toulon, explique qu'il devait, aux termes de cet accord, prendre la présidence du conseil régional avec Christian Estrosi comme vice-président. Mais les pressions des dirigeants nationaux du RPR et la volonté de Jean-Marie Le Pen de se présenter conduisent finalement à l'élection du socialiste Michel Vauzelle. Christian Estrosi démissionne de son mandat de conseiller régional en 2002 pour cause de cumul des mandats. Interrogé en 2013 alors qu'il exerce dix fonctions électives et politiques, il se déclare favorable au cumul des mandats

En vue des élections régionales de décembre 2015, il est désigné pour conduire la liste Les Républicains-UDI dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Au premier tour, il se place en deuxième position avec 26,5 % des voix, derrière la liste FN de Marion Maréchal, qui obtient 40,6 % des voix. Il déclare alors que celle-ci « représente un danger immense pour notre vivre-ensemble » et que la PACA « ne doit pas être le laboratoire de l’extrême-droite, du sectarisme, de la violence, la négation du droit des femmes et des valeurs de la République ». Le candidat socialiste Christophe Castaner se retire pour favoriser sa victoire, tandis que le Premier ministre Manuel Valls appelle à voter pour lui. Il remporte le second tour le 13 décembre avec 54,78 % des voix, la liste conduite par Marion Maréchal réalisant le meilleur score jamais obtenu par le FN dans une région (45,22 %)

Christian Estrosi est élu président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur le 18 décembre 2015 grâce au retrait du PS en sa faveur pour contrer le FN. Il déclare alors : « Nicolas Sarkozy est un ami mais, contrairement à lui, je ne pense pas que nous devions tenir un discours toujours à droite. Plus on va à droite, plus on fait monter le FN ». Ce retournement provoque « un malaise dans son camp » note Le Figaro, Christian Estrosi étant considéré jusque-là comme un tenant d'une ligne droitière au sein de son parti, « d'une droite autoritaire » sur la sécurité et l'immigration notamment

Rapprochement avec Emmanuel Macron

Le 8 mai 2017, il annonce qu'il démissionne de la présidence du conseil régional, afin de redevenir maire de Nice en remplacement de Philippe Pradal, démissionnaire. Il redevient maire de Nice à compter du 15 mai 2017. Christian Estrosi, qui voit Renaud Muselier lui succéder à la région, conserve cependant une place de choix au sein de l'exécutif régional en tant que président délégué et premier vice-président, délégué à la Coordination des politiques régionales, aux grands événements et à la culture de la région

Début octobre 2017, il lance un mouvement d'élus locaux qu'il baptise « France audacieuse »

Dans les Alpes-Maritimes, il voit à partir de la mi-2017 une opposition se constituer sur sa droite autour d’Éric Ciotti, qui lui reproche son profil modéré et son rapprochement avec la majorité présidentielle d’Emmanuel Macron. En octobre 2018, Éric Ciotti lui succède à la présidence de la fédération LR du département et voit ses partisans l’emporter sur les soutiens de Christian Estrosi lors de l’élection des délégués de circonscription

Polémiques et affaires judiciaires

Affaire du golf de Nice

Christian Estrosi et sa femme de l'époque, Dominique Estrosi, sont mis en cause au sujet du détournement, en 1989, d'une subvention du conseil général des Alpes-Maritimes de 750 000 francs destinée à l'association « le Golf de Nice », promouvant le lieu, mais perçue par une SARL du même nom, exploitant le golf, et dont Dominique Estrosi était la gérante quelques mois avant les faits.

La plainte pour escroquerie du conseil général fait finalement l'objet, en août 1994, d'un non-lieu, prononcé par le juge d'instruction Jean-Paul Renard, dont l'impartialité dans cette affaire est critiquée et qui fera par la suite l'objet de poursuites judiciaires. Pour Christian Estrosi, l'affaire du golf de Nice « c’était une cabale politique ».

Condamnation pour diffamation

En septembre 2015, à la suite d'une plainte du Syndicat national de l'environnement, il est condamné pour diffamation à payer 10 000 euros d’amende au pénal et 2 000 euros au civil et à publier cette décision dans la presse à deux reprises, pour avoir affirmé que des fonctionnaires de l’État et des gardes du Parc national du Mercantour avaient volontairement introduit des loups gris en France, et que ceux-ci n'étaient donc pas arrivés d'Italie sans intervention humaine. Le jugement a été confirmé en mai 2016 par la cour d'appel d'Aix-en-Provence

Accusation de détournement de fonds publics

Jean-Noël Falcou, un militant d'Europe Écologie Les Verts, membre de l'association anticorruption Anticor, dépose, en février 2013, une plainte contre X pour « détournement de fonds publics », après avoir constaté l'envoi massif de courriers contenant un bulletin de soutien de l'Association des amis de Nicolas Sarkozy (dont Christian Estrosi est alors le secrétaire général), affranchis aux frais de l'Assemblée nationale, dans la 5e circonscription des Alpes-Maritimes. Dans un premier temps, Christian Estrosi déclare dans un communiqué que « ces courriers, qui entrent dans le cadre fixé par l'Assemblée nationale pour chaque député, avaient pour but de remercier mes électeurs tout en faisant le bilan du mandat que j'ai en partage avec Nicolas Sarkozy ». Il reconnaît une « erreur » trois semaines plus tard. La plainte est classée sans suite

Relations avec les associations musulmanes

Le 26 mars 2013, le tribunal administratif de Nice annule la décision du 20 octobre 2011 de Christian Estrosi, qui avait signé une convention d'occupation avec une association musulmane pour sa salle de prière, rue de Suisse. Cette convention accordait à cette association un loyer très préférentiel (décote de 50 %). Par la suite, la ville de Nice indique avoir conclu une nouvelle convention avec l'association des musulmans en corrigeant le montant du loyer

Plainte contre la porte-parole d'Anticor

Le 22 août 2013, le maire de Nice dépose plainte, reprochant à la porte-parole d’Anticor, Séverine Tessier, d’avoir publiquement exprimé ses inquiétudes sur la gestion des emprunts toxiques par la ville et sur le financement du partenariat public-privé du grand stade. Le tribunal correctionnel de Nice relaxe Séverine Tessier, le 25 janvier 2016, du délit de diffamation dont l’accusait Christian Estrosi.

Stationnement « intelligent »

Christian Estrosi s'est déclaré en mars 2013 en faveur du « stationnement intelligent », un système selon lui « innovant, facteur d’améliorations, et rentable, plutôt qu’un vieux système obsolète »65. Ce système a été déployé sur l'ensemble de la commune de Nice, pour un coût de 10 millions d’euros. Ce système, grâce à des capteurs, devait permettre « de connaître en temps réel l’état du stationnement, du trafic et de la qualité environnementale ».

En août 2015, la chambre régionale des comptes publie un rapport dans lequel elle examine la gestion interne de la SEMIACS, qui est la société gérante des stationnements pour le compte de la métropole Nice Côte d’Azur, et le contrôle de la municipalité sur la SEMIACS ; elle relève notamment

  • une masse salariale importante ;
  • des contrats attribués sans mise en concurrence ;
  • « aucun contrôle » de la ville de Nice sur la SEMIACS ;
  • une ampleur et une récurrence des « irrégularités »

La chambre régionale des comptes conclut en ces termes : « Contrairement à sa pratique habituelle, la chambre ne formule dans le présent rapport aucune recommandation destinée à améliorer la gestion de la SEMIACS, car l’ampleur et la récurrence des irrégularités constatées ôtent toute pertinence à de simples recommandations ponctuelles. Seule une reprise de contrôle de la société par son actionnaire principal et son conseil d’administration permettra en effet de remédier aux dysfonctionnements graves et systématiques relevés dans le présent rapport. ». De nombreux problèmes techniques, ainsi qu'un défaut de mise en concurrence dans l'attribution des marchés liés à la mise en place du stationnement intelligent pointé par la chambre régionale des comptes affaiblissent la crédibilité du dispositif

Le projet est abandonné en mai 2016. La SEMIACS déclare : « la suspension du stationnement intelligent et notamment des kiosques sur les secteurs concernés de la ville […] afin de poursuivre la remise en ordre de la société de la SEMIACS et notamment les règles applicables en matière de commande publique »

Alors qu'on constate de nombreux scandales sexuels et financiers au sein de la SEMIACS, son ancien directeur général délégué est incarcéré. La gestion de la SEMIACS par son ancienne direction est ainsi vivement critiquée. Le scandale avait éclaté en 2013 et avait coûté la place au directeur général de la SEMIACS Henri Alonzo et à son ancien président, Benoît Kandel, ancien premier adjoint de Nice, tous deux mis en examen pour escroquerie en bande organisée, favoritisme, recel de favoritisme, prise illégale d'intérêts, détournement de fonds publics, corruption active et passive, abus de bien social, faux, et subornation de témoins pour la période comprise entre 2010 et 2013

Attentats

Après les attentats du 13 novembre 2015, il prône des « mesures d'exception » privatives de liberté. Il déclare : « À l'image du Patriot Act américain décidé au lendemain du 11-Septembre, il faut donc accepter de restreindre certaines libertés »

Au lendemain de l'attentat du 14 juillet 2016 à Nice, Christian Estrosi accuse le gouvernement, alors qu'il avait formulé après l'attentat contre le journal Charlie Hebdo une critique accusatrice à l'égard de la municipalité socialiste de Paris en ces termes : « si Paris avait été équipée du même réseau [de caméras] que le nôtre, les frères Kouachi n’auraient pas passé trois carrefours sans être neutralisés et interpellés ». Toutefois, Mediapart révèle que le camion utilisé pour l'attentat est filmé à onze reprises en trois jours sur la promenade des Anglais sans susciter d'intervention de la police municipale.

Nice est la ville du jihadiste Omar Diaby, l'un des plus importants recruteurs de djihadistes pour la Syrie, où sont partis plus d'une centaine de Niçois, ce qui en fait une des villes les plus touchées de France

Plagiat de « France audacieuse »

Début octobre 2017, Christian Estrosi lance un mouvement d'élus locaux qu'il baptise « France audacieuse ». Or ce nom est déjà celui d'un groupe de réflexion de la société civile, actif depuis 2016, qui mène des études de fond sur le développement durable et l'économie sociale. Le lancement du mouvement de Christian Estrosi est donc entaché par des accusations de plagiat, fortement relayées sur Twitter et dans les médias

Prises de position

Maintien de la Nouvelle-Calédonie au sein de la République française

En 1988, à la suite de la succession d'événements violents survenus sur l'île d'Ouvéa, Christian Estrosi participe à une manifestation organisée par Jacques Peyrat, alors député Front national, pour le maintien de la Nouvelle-Calédonie au sein de la République française

Peine de mort

Le 11 décembre 1991, en réaction aux viols et aux meurtres de deux petites filles, commis près de Perpignan le 19 octobre 1991 par un pédophile récidiviste (affaire Christian Van Geloven), Christian Estrosi dépose à l'Assemblée nationale une proposition de loi visant à rétablir la peine de mort pour certains crimes. Par la suite, en 1994, à l'occasion du débat sur l'instauration de la perpétuité réelle à l'encontre des assassins d'enfants (loi no 94-89 du 1er février 1994), il considère, selon l'analyse qu'en faisait la journaliste Catherine Ehrel aux sixièmes rencontres nationales SMPR-UMD en 1994, qu'à défaut de la peine de mort « il n'y a rien d'inhumain à laisser les condamnés en prison jusqu'à la fin de leurs jours puisque c'est là qu'ils sont le mieux ». En 2017, il déclare : « Je déteste le Christian Estrosi qui a voté en 1988 un projet de loi relatif au rétablissement de la peine de mort ».

Unions homosexuelles

Christian Estrosi se prononce contre le PACS lors des débats à l'Assemblée nationale. Le 7 novembre 1998, il accuse la majorité de gauche d'avoir été « mise au pas, sous les ordres des lobbies ». Il affirme que le PACS peut « même concerner les frères et les sœurs », et que, de « forme éminemment contestable » et « irréaliste par son contenu », il « constitue une erreur et une faute ». Il critique la reconnaissance juridique, financière et fiscale des couples homosexuels face aux couples hétérosexuels : « La justification des avantages accordés aux familles par l’État signe la juste contrepartie de leurs efforts pour préparer l’avenir de la France à travers la descendance des générations qu’elles assurent. Comment justifier auprès de ces familles que les couples issus du PACS qui, par définition et à une très grande majorité, n’auront pas d’enfant, vont bénéficier d’avantages quasi-identiques à ceux dont elles disposent ? C’est en cela que ce projet est pernicieux, car il est déstabilisateur d’une société bien au-delà de ce que nous pouvons imaginer ». Le député déclare également qu' "une société qui céderait à la provocation de ces défilés exhibitionnistes pour accorder les mêmes droits à des couples homosexuels qu'à des couples mariés serait une société décadente».

En 2008, il révise son jugement, et autorise les couples hétérosexuels et homosexuels à organiser une cérémonie à la mairie de Nice à l'occasion de la signature de leur PACS. En mai 2011, il inaugure un centre LGBT dans sa ville et reconnaît avoir « commis une grave erreur » de jugement lors des débats sur le PACS

Il vote contre le projet de loi autorisant le mariage homosexuel en avril 2013, mais une fois la loi votée, il se dit « ravi de célébrer le premier mariage gay ». En 2014, il affirme que la loi du « mariage pour tous », qu'il considère comme entrée dans les « pratiques » du pays, ne devrait pas être abrogée par la droite si elle revenait au pouvoir. Il déclare à cette occasion que le mariage des couples homosexuels est une « avancée »

Augmentation des limitations de vitesse

En 2003, en plein débat sur la sécurité routière, et alors que se généralise une politique de répression de la vitesse excessive par l'installation de radars automatiques, il dépose devant la Commission des lois de l'Assemblée nationale un amendement au « projet de loi renforçant la lutte contre la violence routière » proposant de relever la vitesse maximale sur autoroute à 150 km/h contre les 130 km/h en vigueur (article additionnel sous l'article 10 du projet de loi). Cet amendement est motivé selon sa rédaction par la prise en considération de « la qualité du réseau routier et le renforcement de la sécurité des véhicules ». Initialement adopté par la Commission des lois, l'amendement est finalement retiré par son auteur.

Droit du sol

En février 2008, alors secrétaire d'État chargé de l'Outre-mer, il prend position dans le débat public sur l'immigration irrégulière et l'obtention de la nationalité française en se déclarant favorable à la remise en cause de l'application automatique de la règle du droit du sol à Mayotte, en déclarant : « Nous pourrions prendre une décision exceptionnelle qui fasse que tout enfant né de parents en situation irrégulière ne puisse plus réclamer son appartenance à la nationalité française ». Il justifie cette mesure par le conflit en cours dans les Comores, celui-ci risquant, selon lui, de provoquer « une invasion imminente » de Mayotte. Il déclare à ce sujet : « Nous avons aujourd'hui à Mayotte 30 % de la population qui est en situation clandestine, irrégulière, et dans 10 ans elle pourrait être majoritaire par rapport à la population franco-mahoraise ». Cette réforme avait déjà été envisagée en 2005 par François Baroin, son prédécesseur au ministère de l'Outre-mer, avant d'être abandonnée face aux protestations, notamment de l'opposition de gauche.

Napoléon III

Il milite pour le rapatriement en France de la dépouille de Napoléon III qui fut inhumé dans l'abbaye Saint-Michel de Farnborough, dans le Sud de l'Angleterre, nécropole familiale voulue dans son exil par l'ex-impératrice Eugénie qui y fit inhumer en 1879 leur fils unique, prince impérial, et y repose elle-même depuis sa mort à Madrid en 1920, mais les religieux encore responsables du site s'y opposèrent.

Christian Estrosi espérait ce rapatriement pour le 150e anniversaire du rattachement du Comté de Nice à la France en 1860 réalisé sous l'impulsion de Napoléon III.

En juin 2010, à l'occasion des festivités du rattachement et déclarant vouloir s'inscrire dans les pas de Philippe Séguin et réparer « l'injustice faite à la mémoire de l'Empereur », Christian Estrosi cosigne avec l'écrivain Raoul Mille Le roman de Napoléon III (Éditions du Rocher)

Sécurité

Mi-août 2010, il propose de sanctionner les maires « qui ne se conforment pas à leur obligation de sécurité, de prévention de la délinquance, de lutte contre l'absentéisme scolaire et de réformes des règles d'urbanisme ». Il accuse nommément le maire de Grenoble, Michel Destot, et celle de Lille, Martine Aubry. Les élus mis en cause ont protesté, et certains élus, même classés à droite comme le chargé des élus à l'UMP Marc Laffineur, se sont élevés contre cette proposition. Luc Chatel, porte-parole du gouvernement, et le ministre de l'intérieur Brice Hortefeux ont également pris leurs distances avec cette déclaration, en insistant sur l'idée d'un pacte entre les maires et le gouvernement plutôt que des sanctions

Nice fait partie des trente villes de France à avoir mis en place, à l'initiative de son maire, un Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD), auquel concourent police, justice, services de l'État et collectivités territoriales. Christian Estrosi et son équipe municipale se sont félicités d'avoir mené une action déterminée, durant dix-huit mois, en 2009-2010, pour réussir à faire table rase des squats niçois.

Coupe du monde de football

Le 30 juin 2014, lors de la Coupe du monde de football, Christian Estrosi publie un arrêté municipal interdisant « l'utilisation ostentatoire » de drapeaux étrangers dans le centre de Nice de 18 h à 4 h, jusqu'à la fin de la coupe du monde le 13 juillet 2014. L'exécution de l'arrêté est suspendue par la justice administrative le 4 juillet 2014, mais Christian Estrosi affirme qu'il n'appliquera pas la décision du tribunal administratif

Algérie française

Le 1er mai 2014, en tant que maire de Nice, il se rend à l'inauguration du mémorial Notre-Dame d'Afrique, qui contient des stèles rendant* hommage aux militants de l'OAS morts pour l'Algérie française*, dont Jean Bastien-Thiry, fusillé pour avoir organisé et conduit l'attentat du Petit-Clamart contre le président de la République Charles de Gaulle

Islam et islamisme

En juillet 2013, il critique l'attitude de François Hollande qui vient de déclarer pendant un voyage en Tunisie que l'islam est compatible avec la démocratie : « On ne peut pas se revendiquer de partout de la laïcité et en même temps dire que l'islam et la démocratie sont parfaitement compatibles », estimant pour sa part au sujet de l'islam et de la démocratie : «donc pour moi, c'est totalement incompatible»

Le 25 avril 2015, Christian Estrosi parle de la menace qui pèse sur les français et musulmans de France, de l'« islamofascisme » présent en Irak, en Syrie mais aussi « ailleurs », « à travers les cinquièmes colonnes et ses réseaux infiltrés, dans nos caves, dans nos garages, dans les lieux clandestins », affirmant que « c'est une troisième guerre mondiale qui nous est déclarée aujourd'hui »

Ses opposants du Front national considèrent que ses déclarations sont une « posture électorale » en vue des élections régionales de 2015 en Provence-Alpes-Côte d'Azur, pour laquelle l'extrême droite est donnée favorite. Le secrétaire général du FN, Nicolas Bay, dénonce en particulier la subvention de 3 000 euros accordée par la ville de Nice aux jeunes de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF)

Tenant d'une ligne jugé très à droite au sein de LR, il adoucit par la suite son discours. Après l'élection d'Emmanuel Macron à la présidence de la République, il se pose dans l’opposition à Laurent Wauquiez dans le parti.

Roms et gens du voyage

En 2013, il déclare à propos de gens du voyage installés illégalement sur un terrain de football niçois : « J'en ai maté d'autres, je vous materai ». Il affirme également que « les Roms en France sont souvent des étrangers en situation irrégulière ». Ces propos sont critiqués par le PS, qui, par la voix de son porte-parole Eduardo Rihan Cypel déclare que Christian Estrosi cherche « à faire plus dur que le FN ».

Nature et biodiversité

Christian Estrosi se montre très favorable à la promotion de la chasse, selon lui la plus ancienne discipline sportive. « Aménageurs du territoire qui veillent à l'équilibre des espèces » et « premiers gardiens de la biodiversité », les chasseurs de la région PACA se voient attribuer une subvention de 2,5 millions d'euros pour la durée de son mandat à la tête de la région. Il s'engage aussi à ne plus subventionner les associations qui attaquent les chasseurs devant les tribunaux

Il prend de même la défense du pastoralisme montagnard en maintes occasions, et accorde sous la même présidence plus d'un million d'euros à son aide et sa promotion.

Le dénominateur commun de ces prises de position est son opposition à la présence du loup dans les Alpes françaises : en plus des nombreuses déclarations à son encontre, Christian Estrosi a proposé une loi visant à accentuer l'abattage du canidé, milite pour supprimer sa protection par la Convention de Berne, met à disposition des éleveurs et chasseurs des moyens ultramodernes (drones à caméras thermiques, optiques à vision nocturne) ; diverses actions qui lui attirent de vives critiques des défenseurs de la faune sauvage, jusqu'à se voir « remettre » le Trophée de plomb 2014 de l'ASPAS.

Autres activités

En avril 2016, trois jours après sa démission de l'Assemblée nationale, il crée une société de « conseil pour les affaires et autres conseils de gestion », dénommée « Monsieur Christian Estrosi ».

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Publications

  • Philippe Reinhard, La trajectoire d'un motodidacte, Paris, Jean-Claude Gawsewitch Éditeur, 2010, 288 p. (ISBN 978-2-35013-179-5).
  • Christian Estrosi, Le battement d'ailes du papillon : Bâtir un nouveau modèle économique pour plus de justice sociale, Saint-Malo, France, Pascal Galodé éditeurs, 2011, 180 p. (ISBN 978-2-35593-190-1).
  • Christian Estrosi, Fils de Nice, Nice, France, Éditions du Rocher, 2013, 177 p. (ISBN 978-2-268-07529-7).
  • Christian Estrosi (avec Maurice Szafran), Il faut tout changer !, Albin Michel, 2017.